Élève libre à Saint-Luc de Liège.
Anecdote concernant mon inscription à cette époque.
Encore une petite anecdote : “Vous serez toujours un sous-homme” !
Lors d’une réunion de parents au Collège Saint-Lambert de Herstal où je poursuivais des études que je n’ai pas trop rattrapées.
Mes professeurs principaux, Monsieur Walter Gÿsen et Monsieur l’Abbé Ludo Strauven, avec qui je m’entendais très bien, conseillèrent à ma mère et à mon père de m’inscrire à l’institut Saint-Luc de Liège. (École spécialisée dans tous les arts graphiques, architecture, photographie, sculpture, peinture, etc).
Car pendant mes années de collège, je manifestais plus d’intérêt pour le dessin et de les faire dans les marges de mes cahiers que de suivre les cours habituels. (Math, français, géographie, religion, etc)…
Il faut dire que la bande dessinée ou les “petits mickeys” comme on disait, m’intéressait bien plus que le reste.
Et aussi sur les conseils de mon voisin, “Mittéï” (Jean Mariette), qui a persuadé mes parents de m’inscrire à Saint Luc, lui-même ancien élève des beaux-arts de Liège et ami avec plusieurs professeurs de ces écoles.
Voilà ! Et avec ma maman en juin 1962, nous arrivions rue Sainte-Marie à Liège, un institut Saint-Luc pour m’inscrire comme “élève libre” pour suivre les cours de dessin, section, illustration et publicité.
Les cours de bande dessinée n’étaient pas encore créés à cette époque !
Les cours ne reprennent en ce temps-là qu’au mois d’octobre donc, 3 mois de vacances !
Cela m’arrangeait parce que je réalisais avec “Mittéï” au scénario mon tout premier personnage “Pipo et compagnie” qui paraîtrait dans “Junior”, supplément du journal “Chez nous”, éditions du Lombard au mois de novembre suivant !
Donc j’imprimerais déjà avant d’entrer à Saint-Luc !
Revenons en juin, le jour de l’inscription. Ma maman et moi sommes accueillis par le frère “Mémoire-Marie”, directeur de l’Institut en ce temps-là et qui n’avait de respect que pour l’architecture et qui cette semaine-là prenait les futures inscriptions.
De mon côté, je savais qu’en payant le minerval, on pouvait être “élève libre”. Vingt heures de cours généraux et vingt heures de dessin par ça ne m’arrangeait pas. J’en avais marre des cours généraux !
Quarante heures de dessin, c’était mieux !
Néanmoins, je gardais le cours de religion car on m’avait dit que c’était le plus chauté, dixit mes vieux amis Serge Gangolf et Jacques Noé, et c’est vrai qu’on s’était bien marré !
Et ce jour-là, le frère Mémoire, frère des écoles chrétiennes, me dit devant ma mère et du haut de mes 15 ans :
“Vous voulez être élève libre” ?
“Donc vous n’aurez jamais de diplôme” !
“Vous serez toujours un sous-homme”.
Dire cela devant une mère et son fils est plutôt méchant, je trouve. Je me sentis un peu humilié et ma mère ne le prit pas très bien non plus !
Mais, me laissant faire, elle signa les papiers. Elle m’en parla plus tard et je lui dis que c’était peut-être, sans le faire exprès, un coup de pied salutaire, un cadeau involontaire et peu charitable de se petit frère des “écoles chrétiennes” !
Ce jour-là, le jour de l’inscription à Saint-Luc, je pensais : “Ça, vieux frère, tu me le paieras” ! Je déteste ces types avec ces mentalités “pas très psychologiques”, voire méprisantes.
Ça ne m’empêcha pas de réaliser mes rêves d’enfant et de faire de la BD !
À bientôt !
François Walthéry.